Voici les secrets de Renault pour vendre la future Twingo électrique à moins de 20 000 €

Le temps, c'est de l'argent

 
Après la Renault 5 E-Tech à 25 000 euros, Renault veut aller plus loin dans le domaine de la voiture électrique accessible avec la Twingo E-Tech, promise à 20 000 euros hors bonus. Pour arriver à ce tarif encore jamais vu pour une voiture électrique fabriquée en Europe, la marque va sortir les grands moyens. Les voici.
Renault Twingo Legend // Source : Renault

L’annonce avait fait les grands titres : la Renault 5 E-Tech débutera « sous les 25 000 euros ». Un objectif manifestement difficile à atteindre, et qui obligera à des contraintes, mais on y sera.

Renault ne veut pas s’arrêter là et pense déjà au stade d’après : la voiture électrique à 20 000 euros, hors bonus écologique. Elle prendra la forme d’une nouvelle Twingo électrique, dont un concept a été présenté fin 2023. Pour arriver à ce chiffre « magique », Renault va devoir innover de toutes parts, et on en sait plus.

Un développement accéléré

Gilles Le Borgne, directeur de la technologie chez Renault, a ainsi pu s’exprimer chez nos confrères des Échos, et explique la stratégie pour rester dans les coûts. Pour lui, le plus gros levier à actionner, c’est de rogner sur le temps de développement.

Renault Twingo Legend // Source : Renault

Alors qu’une voiture mettait traditionnellement cinq ans entre le moment où les spécifications (techniques, stylistiques, etc) étaient gelées (ce qu’on appelle le « concept freeze ») et celui où la voiture arrive dans les rues, Renault a déjà pu limiter ce laps de temps à 4 ans sur la Mégane E-Tech et même trois ans sur les Scénic E-Tech, R5 E-Tech et la R4 E-Tech à venir.

Pour la Twingo ? « Notre objectif est de passer à deux ans », annonce Gilles Le Borgne. Le temps, c’est de l’argent, et il explique que « les coûts liés aux salariés qui dessinent les modèles, sourcent les pièces, réalisent les chiffrages économiques, etc. représentent 70 % du coût total du développement ».

Tout va y passer

Les chiffres sont clairs : « raccourcir de 25 % le planning permet de réaliser une économie équivalente sur ce poste de coûts ». Pour cela, tout doit être repensé. Pour commencer, le « concept freeze » doit être le plus solide possible pour éviter de revenir dessus.

Les différentes pièces de la voiture ont également un rôle primordial. On commence par un nombre en chute libre (environ 1 250 pièces pour une R5 E-Tech, -44% depuis 2019, et moins de 1 000 pièces pour la Twingo) et un partage en hausse (75 % de pièces communes entre R5 et R4, 80 % entre R5 et la future Nissan Micra, dont elle est dérivée).

Renault Twingo Legend // Source : Renault

Cela continue avec un travail sur la standardisation de ces dernières, notamment au niveau des fournisseurs. « Une pratique qui est devenue systématique en Chine », précise Gilles Le Borgne, lieu où règne une guerre des prix sans merci.

Une standardisation qu’on retrouvera également au niveau des gammes. Moins d’options, moins de couleurs, c’est moins de diversité, et moins de coûts associés – Tesla l’a d’ailleurs bien compris.

L’industrialisation est aussi concernée, avec une utilisation du métavers et de l’intelligence artificielle. Enfin, n’oublions pas la possibilité d’un partenariat pour se partager les coûts de développement ; dans le cas de la Twingo, on sait par exemple que Volkswagen pourrait être intéressé pour sa propre voiture à 20 000 euros.

Un processus déjà en cours

Voilà pour la théorie, assez solide comme on l’a compris. La pratique ? Elle a déjà commencé, d’après Reuters ! L’agence de presse cite ainsi deux sources internes au projet, qui confirment que ce fameux « concept freeze » a eu lieu il y a quelques jours, fin mars 2024, avec un début du développement imminent.

Rendez-vous dans deux ans (en 2026, donc) pour découvrir cette Renault Twingo électrique de série. Si le look devrait être proche du concept (qui a pris la lumière du jour il y a quelques semaines), les caractéristiques techniques sont encore assez floues.

Renault Twingo Legend

Tout juste sait-on que Renault vise une consommation extrêmement faible de 10 kWh/100 km, de quoi limiter la taille de la batterie tout en conservant une autonomie suffisante.

Bref, une voiture électrique alléchante, qui devra se battre contre la Dacia Spring, mais également les BYD Seagull ou autre Hyundai Casper dans le domaine des petites citadines électriques à 20 000 euros.


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