Les alternatives à ChatGPT : il n’y a pas que le chatbot d’OpenAI qui existe

 

On parle beaucoup de ChatGPT, c'est même le nom qui revient le plus souvent lorsqu'on parle d'IA textuelle et de chatbot. Pourtant, d'autres projets ont vu le jour ou sont en développement. Voici quelques alternatives à ChatGPT, dont certaines qui pourraient bien lui faire de l'ombre.

ChatGPT pourra garder vos conversations secrètes
Les alternatives à ChatGPT // Source : Frandroid

La tendance « tech » de 2023, ce sont les intelligences artificielles dites « génératives », capables de produire des images ou du texte. Parmi elles, la plus connue est sans équivoque ChatGPT, chatbot d’IA développé par la société OpenAI. Mais c’est loin d’être la seule : depuis ces derniers mois, les projets se multiplient. Certains sont totalement lancés, d’autres en cours de développement : voici les alternatives à ChatGPT.

Nos dossiers sur ChatGPT

Nous vous invitons à aller lire nos différents dossiers à propos de ChatGPT, pour en savoir plus à propos du chatbot :

Bing Chat : le même système que ChatGPT, mais intégré partout

Début février 2023, Microsoft est officiellement entré dans la course à l’IA générative en transformant Bing, son moteur de recherche. Ce dernier a profité de l’intégration du modèle de langage GPT-4 presque immédiatement. C’est ce modèle d’IA, développé par OpenAI, que l’on trouve dans la version payante de ChatGPT. Le chatbot, en version gratuite, a recours à GPT-3.5, version précédente du modèle, moins créative et moins puissante.

 

Microsoft Bing // Source : Microsoft

Depuis, Microsoft intègre Bing Chat un peu partout : l’outil s’est naturellement invité dans Edge, dans son clavier Android Swift Key, mais pas que. Par la suite, il s’intègrera nativement dans Windows 11, bien que pour le moment il faille passer par des applications non officielles comme Easychat AI.

Moins performant que ChatGPT, mais connecté à Internet

Bien que Bing Chat utilise le même modèle que ChatGPT, il existe des différences concrètes entre les deux chatbots. Tout d’abord, Bing Chat est moins performant que son « concurrent ».

Bing Chat est moins puissant. Ce choix a été fait pour des raisons économiques peut-être, mais officiellement de sécurité : cela évite les dérives du « nouveau Bing » alors même que les enjeux sont grands.

Ses réponses sont généralement plus courtes et moins poussées. Elles relèvent plus de la synthèse de résultats de recherche que de la génération de texte. Cela se remarque d’autant plus dans les tâches « créatives » comme la rédaction d’une lettre, ou dans les tâches plus pragmatiques : calcul, programmation informatique. Un constat tout à fait normal : c’est l’objectif de Bing Chat.

Le principal intérêt de Bing Chat par rapport à ChatGPT, c’est qu’il est « connecté à Internet » : cela signifie que l’on peut traiter d’informations récentes. En plus de cela, il cite ses sources : chaque information donnée renvoie vers une page web.

Google Bard : le géant du web a son IA

Face à la concurrence d’OpenAI et indirectement de Microsoft, Google a été poussé à réagir. En février dernier, le géant du web a présenté Bard, un robot conversationnel qui se veut concurrent de ChatGPT. Il est basé sur le modèle de langage LaMDA (Language Model for Dialogue Application) et sera intégré directement dans le moteur de recherche Google, mais aussi sur les Chromebook ou dans l’application Google.

Source : Frandroid

Pour le moment, Bard est disponible dans 180 pays, mais pas dans l’Union européenne. En cause : la législation de l’Union justement, trop restrictive au niveau de la protection des données personnelles pour Google. Heureusement, il existe une méthode pour utiliser Bard en France. Ce n’est pas la seule limitation du chatbot : pour le moment, on ne peut converser avec lui qu’en anglais, pour des mesures de sécurité.

Nous avons demandé à Bard de nous conseiller des restaurants à proximité // Source : Frandroid

Bard n’est pas le seul outil sur lequel Google travaille. Après avoir investi près de 400 millions de dollars dans la start-up Anthropic, l’entreprise développe avec cette dernière Claude, un énième chatbot d’IA. Son avantage concurrentiel affiché est le fait qu’il est moins « dangereux » dans ses résultats.

ChatGPT vs Google Bard : quel est le meilleur chatbot ?

Si Google Bard était assez basique à ses débuts, le chatbot se complète au fur et à mesure par le biais d’ajouts réguliers : l’amélioration des sources et du résumé de texte, l’affichage d’images dans les réponses, la prise en compte de sa localisation ou encore la création de tableaux directement utilisables dans Sheets.

Bard peut désormais afficher des images, comme celle d’un superbe château // Source : Frandroid

Sur la longueur des réponses, ChatGPT et Google Bard sont au même niveau globalement. Bard se révèle assez loquace et complet dans la plupart de ses réponses. L’ajout d’images dans les réponses est un vrai plus, qui ajoute une mise en forme bienvenue. Il est parfois moins bon que ChatGPT, surtout sur la génération de texte. Pour l’instant, Bard est une sorte d’entre-deux entre Bing Chat et ChatGPT : sourcé, mis en forme, mais moins bon sur la génération pure de texte. Un équilibre qui pourrait bien révolutionner Google, comme moteur de recherche.

Meta s’y met aussi

Microsoft et Google ne sont pas les seuls Gamam à se mettre à l’IA générative de texte. En août 2022, Meta avait créé et publié BlenderBot 3.0, un chatbot d’IA qui lui aussi avait accès à Internet. Mais à force de relayer des théories du complot et de critiquer Mark Zuckerberg lui-même, l’outil avait été supprimé quelques jours après son lancement.

Une démonstration de BlenderBot 3.0 // Source : Meta

L’entreprise a repris son travail et a développé et publié LLaMA en février, son propre modèle de langage. Malheureusement, ce dernier a vu son code source fuiter, ainsi, il s’est retrouvé dans la nature. Un développeur a même réussi à faire fonctionner LLaMA en local sur son ordinateur.

LLaMA fonctionnant sur un ordinateur portable // Source : Simon Willison

De son côté, Meta revendique la prise en compte de 65 milliards de paramètres lors de la génération. Son modèle de langage surpasserait GPT-3 sur plusieurs aspects. Des fuites ont montré qu’un chatbot d’IA pourrait arriver sur Instagram, à la manière de My AI, l’assistant « intelligent » de Snapchat, qui a connu des dérives importantes. Cependant, LLaMA n’est pas utilisable par le grand public : pour le moment, seuls certains scientifiques y ont accès.

ChatSonic : basé sur GPT d’OpenAI, mais plus intuitif que ChatGPT

Un autre chatbot d’IA qui fait parler de lui, c’est ChatSonic, qui se présente d’office comme une alternative à ChatGPT, un ChatGPT like. Templates, prompts pré-configurés, extension de navigateur, etc. Tout cela fait que ce chatbot est plus intuitif que ChatGPT, même dans sa version gratuite.

L’interface de ChatSonic // Source : Frandroid

Dans les faits, il apparaît moins performant que ChatGPT pour la génération de texte, mais a d’autres avantages. Tout d’abord, cette dernière peut se baser sur des résultats de recherche, ce qui permet d’avoir des réponses actualisées. Aussi, on peut générer des images (via Stable Diffusion) ou utiliser la synthèse vocale, pour dicter sa requête.

Un exemple de génération de texte avec ChatSonic // Source : Frandroid

ChatSonic possède des « personnalités », on peut en sélectionner une selon ce que l’on veut faire : traduction, guide de voyage, poème, astrologie, consulting, comptabilité, etc. De quoi mâcher le travail de l’ingénierie de requête et d’aller plus vite. Attention tout de même : la version gratuite limite à 10 000 mots générés par mois (à diviser par deux si vos requêtes prennent en compte les résultats de recherche actualisés).

Les autres projets semblables à ChatGPT : quand les moteurs de recherche s’y consacrent

Selon les rumeurs, le géant chinois de la recherche en ligne Baidu souhaiterait aussi son moteur de recherche façon ChatGPT. Plus généralement, la Chine aussi pousse au développement de modèles de langage et aurait pour ambition de se hisser au niveau des modèles américains. On note également Brave Search et DuckDuckGo qui se lancent timidement dans l’IA générative.

Il faut aussi mentionner You, un moteur de recherche qui a de l’avance sur Google Bard et Bing Chat, avec sa fonction YouChat, un chatbot qui intègre par ailleurs Stable Diffusion, outil de génération d’image, ainsi que des graphiques, des tableaux, etc.

Démonstration de You // Source : Frandroid

La version payante de You permet d’ailleurs d’utiliser le modèle GPT-4 et de générer des textes complets. Quant à la version gratuite que nous avons testée, elle fonctionne assez bien : les réponses sont souvent plus complètes que Bing Chat, mais moins sourcées. You se montre plus créatif et permet de faire davantage de choses, comme évoqué précédemment. En termes de « performances » pures, il est moins bon que ChatGPT.

Les modèles de langage open source

GPT, LaMDA, LLaMA, etc. sont des modèles de langage dont on ne connaît pas les tréfonds, puisque ce sont des initiatives privées. Toutefois, la recherche publique s’est emparée de la question avec plusieurs initiatives d’IA comme ChatGPT.

Bloom : le plus français des modèles de langage

BLOOM est sans doute le modèle de langage public le plus important jamais développé, publié en novembre 2022, en collaboration avec HuggingFace. Il s’agit d’une startup new-yorkaise fondée par trois Français. L’une des raisons de la création de Bloom, c’est justement de redonner du pouvoir à chacun en évitant que les LLM ne soient que privés. Il s’agit d’un modèle utilisant 176 milliards de paramètres, entraîné avec des données provenant de 46 langues.

Bloom de Hugging Face // Source : Hugging Face

Un modèle créé par BigScience, une association réunissant des centaines de chercheurs à travers le monde, et entraîné durant trois mois et demi par Jean Zay, le supercalculateur public français. Néanmoins, difficile de trouver un chatbot fondé sur Bloom qui fonctionne vraiment. Pour le moment, ce LLM n’en est qu’à ses débuts.

Les autres modèles open source

Parmi les autres initiatives développées, on peut mentionner Dolly 2.0 de Databricks. Un LLM qui se veut sécurisé, tant au niveau de la protection des données que de ce que le chatbot peut écrire. Pour le moment, ce n’est qu’un modèle et il n’y a pas de chatbot facilement utilisable en ligne.

Le logo de Dolly // Source : Databricks

Autre modèle publié récemment : StableLM, de la société Stability AI, principalement connue pour Stable Diffusion, le générateur d’image. Lui aussi en open source, il prend en compte jusqu’à 7 milliards de paramètres, mais Stability AI voudrait aller jusqu’à 65 milliards dans un futur proche. Dans les faits, il est bien moins performant que ChatGPT : ses réponses manquent cruellement de logique et sont trop souvent fausses. De plus, le chatbot peine vraiment à gérer les contextes : si l’on ne nettoie pas une conversation, il peut rester sur la première idée donnée.

L’Histoire ne dit pas ça // Source : Frandroid

En fait, ce n’est pas exactement la philosophie de StableLM : ce LLM est davantage pensé pour être une base pour des chatbots réalisant des tâches précises. D’autant plus que l’exemple ci-dessus est en français : le modèle est bien plus à l’aide en anglais. Vous pouvez tout de même l’essayer sur la plateforme HuggingFace puisque Stability AI a mis à disposition son modèle.


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