Les 9 vraies raisons de ne pas acheter une Tesla

Tout n'est pas toujours parfait chez Tesla, loin de là

 

Faut-il foncer tête baissée sur le site de Tesla pour commander sa prochaine voiture électrique ? Il y a de vraies raisons de ne pas acheter une Tesla. Les voici !

Tesla Model 3 // Source : Frandroid / Midjourney

Acheter une Tesla quand on cherche une voiture électrique s’apparente à du bon sens. Il y a plusieurs raisons à cela, même quand on compare à la concurrence. Ici, il n’est pas question de vous donner des arguments anti-électrique, mais plutôt de vraies raisons de ne pas acheter une Tesla.

Tarification erratique

Vous n’êtes pas sans savoir que la tarification des voitures Tesla est un sujet hautement débattu. Ce n’est ni la première fois, ni la dernière, mais Tesla a baissé les prix de tous les modèles dans plusieurs pays, c’était en janvier 2023. Est-ce lié à la chute de la valeur de Tesla sur le marché boursier, une baisse de la demande perçue ou un effort pour bénéficier des aides, subventions et autres crédits d’impôt ? Dans tous les cas, c’est une façon de garder une longueur d’avance sur la concurrence. Tesla doit être compétitif dans plusieurs domaines, notamment le prix.

Cette énième baisse de prix a provoqué la colère de nombreux clients qui ont reçu leurs voitures juste avant la baisse de prix. Cela préoccupe les acheteurs, les clients actuels… et cela suscite des remous sur la valeur de revente des modèles Tesla. Si nous prenons la Model 3, par exemple, sa valeur à la revente varie énormément.

La situation actuelle est assez inédite. En effet, jusqu’à l’été 2022, les Tesla Model 3 étaient presque plus chères sur le marché de l’occasion qu’une neuve, un phénomène sur lequel nous sommes d’ailleurs revenus en détail dans ce dossier. De nombreux propriétaires ont profité des périodes propices à la revente à l’étranger pour parvenir à changer de véhicule à faible coût, parfois même en gagnant de l’argent dans l’opération.

En pratique, des Tesla Model 3 Propulsion achetées moins de 38 000 euros avec le bonus étaient parfois reprises par le constructeur à 47 000 euros ou plus, ce qui permettait de sauter le pas et de passer sur un Model Y. Mais, c’est désormais terminé. En tout cas, pour le moment. On trouve des Tesla Model 3 en occasion à un peu plus de 30 000 euros, ce qui aurait été impensable quelques semaines auparavant.

Pour résumer, Tesla ne facilite pas une approche sur le long terme de son achat, en rendant difficile l’estimation de la valeur de revente (valeur résiduelle) de la voiture au bout de plusieurs années.

Tesla a tendance à survendre

Tesla a tendance à survendre ses produits et services. Parmi les exemples de comportement de survente, citons la gestion de sa capacité de conduite entièrement autonome. En effet, avec l’arrivée de la capacité de conduite entièrement autonome outre-Atlantique depuis le mois d’octobre 2020, les possesseurs de Tesla en Europe réalisent de plus en plus que la voiture qu’ils ont entre leur main n’a pas les mêmes capacités que leurs homologues américains.

Et ce même si le niveau 3 est désormais autorisé chez nous. Entre régulations qui brident certaines options et absences de données suffisantes permettant de bénéficier des mêmes fonctionnalités, Tesla vend pourtant cette fonction à 7 500 euros en France. Ou plutôt 3 700 euros de plus que l’option « Autopilot amélioré » commercialisée 3 800 euros.

Et… c’est encore beaucoup de promesses non tenues pour le moment. De série, les véhicules Tesla proposent un ensemble de fonctionnalités usuellement regroupées sous le terme « Autopilot ». En pratique, c’est la combinaison d’un régulateur de vitesse adaptatif (il ralentit en fonction des véhicules situés devant la voiture) et d’une assistance au maintien de cap (le véhicule suit les lignes au sol et reste centré dans sa voie).

C’est, sur le papier, ce que l’on retrouve dans beaucoup de véhicules neufs aujourd’hui. Et, c’est suffisant pour 99 % des clients Tesla. L’option « Autopilot amélioré » apporte quelques fonctionnalités en plus, mais rien de bien révolutionnaire.

Nuançons toutefois ce propos puisque l’Autopilot est l’une des conduite autonome de niveau 2 les plus fiables au quotidien de l’industrie automobile. Celui de Mercedes est également très bon.

Citons également l’exemple des radars et des capteurs à ultrasons. En avril 2021, Elon Musk annonçait qu’à terme, les voitures autonomes de la marque n’utiliseront plus aucun radar ni capteur à ultrasons. Une stratégie confirmée par un communiqué publié sur le site de l’entreprise et annonçant que ces derniers seraient alors remplacés par le système Tesla Vision, uniquement basé sur les caméras.

Mais cela implique le retrait de quelques fonctionnalités de manière temporaire, comme nous l’expliquions dans un précédent article. Dans la pratique, garer une Tesla qui n’est pas équipée de capteurs ultrasons est plus difficile comme nous avons pu le souligner dans notre essai de la Tesla Model Y Propulsion. Pour le moment, Tesla Vision est une promesse, mais ce sont aussi des difficultés rencontrées par les clients actuels.

Si des clients de la marque s’amusent du fameux « Elon Time » pour signifier qu’une promesse faite par Elon Musk sera nécessairement retardée, beaucoup sont agacés et ne font plus du tout confiance à la marque lorsqu’elle annonce une fonctionnalité prochaine.

Le segment des compacts est inoccupé par Tesla

Sur le papier, les prochains véhicules de Tesla sont le Cybertruck et le Roadster, longtemps retardés. Un pickup et une voiture de sport, deux modèles de niche qui ne seront pas les modèles les plus vendus en Europe. Pour le moment, la plus petite voiture, et par ailleurs la moins chère, est la Tesla Model 3. Une berline de 4,694 mètres de longueur, 1,8 tonne à la balance, vendue 44 990 euros (39 990 euros avec le bonus écologique) en France. C’est un tarif important, pour une voiture imposante.

Parmi les rumeurs les plus importantes est celle concernant la Tesla Model 2, qui serait une voiture plus compacte, moins onéreuse, et sans doute plus populaire que ce que l’on connait actuellement. Elle sera adaptée à la plupart de nos besoins, cette compacte électrique pourrait coûter autour de 25 000 euros. Elle arrivera sans aucun doute, mais est-ce que cela sera en 2023 ? Nul ne le sait.

Bref, une des raisons de ne pas acheter une voiture Tesla est… un des segments les plus populaires n’est pas encore occupé par Tesla.

Elon Musk

À la suite de son acquisition de Twitter, une opération de 44 milliards de dollars dont 13 milliards de dollars empruntés qu’il doit rembourser, Elon Musk a pris le contrôle de l’entreprise américaine. On ne peut s’empêcher de questionner la méthode : le chaos règne chez Twitter, où Elon Musk a licencié la majorité des employés depuis son arrivée.

Elon Musk // Source : Nvidia Corporation

Plusieurs employés racontent avoir peur de se tromper lorsqu’un manager leur pose une question, à cause des réactions radicales d’Elon Musk. Après avoir lancé un sondage, il a déclaré « Je démissionnerai du poste de CEO dès que je trouverai quelqu’un de suffisamment idiot pour occuper ce poste ».

Par sa vision extrêmement politisée, contre la parole progressiste et pas forcément en faveur d’une modération accrue, Elon Musk modère quand ça l’arrange. Il est même capable de bannir des journalistes qui enquêtent sur lui.

Y a-t-il un espoir qu’Elon Musk prenne vraiment du recul sur Twitter ? Oui, s’il décide de se recentrer vraiment sur Tesla et SpaceX, comme certains de ses fans le lui demandent. Le problème est qu’Elon Musk semble vraiment accro à Twitter et qu’il se donne pour mission d’influencer l’opinion publique.

La qualité de fabrication et la communication compliquée

Tesla n’a pas la réputation d’avoir une fabrication de qualité exceptionnelle, loin de là. Depuis plusieurs années, les communautés d’acheteurs se sont organisées et proposent même des « check lists » pour inspecter leur nouvelle voiture, qui coûte souvent plus de 50 000 euros. Que ce soit des défauts grossiers d’alignement de la carrosserie, des griffures sur les sièges ou des jantes endommagées, beaucoup de livraisons sont associées à de mauvaises découvertes sur la qualité du produit fini.

Heureusement, les choses se sont grandement améliorées. Pourtant, les propriétaires continuent de signaler des problèmes avec la carrosserie, la peinture, les hayons qui ne se ferment pas correctement, les garnitures et moulures… c’est ce qu’on peut lire sur les forums et groupes spécialisés, mais également dans des études indépendantes comme celle de Consumer Reports.

En outre, la communication entre Tesla et ses clients est largement considérée comme étant très mauvaise. Que l’on consulte Reddit ou des forums spécialisés, tout le monde s’accorde à dire que Tesla ne traite pas ses clients de manière adéquate et que l’absence de communication appropriée est inacceptable.

Il y a beaucoup d’exemples récents qui montrent à quel point la politique commerciale de Tesla est particulière. Par exemple, une fois que le client reçoit sa voiture, il est presque impossible de communiquer avec les équipes commerciales. Tesla traite tous les clients de la même manière, sans faire de distinction.

Pas d’Android Auto, ni d’Apple CarPlay

S’il y a bien un sujet dans lequel Tesla est en avance, c’est le logiciel. Leur approche logicielle est totalement nouvelle dans l’industrie automobile. Tesla est loin devant tout le monde dans le secteur automobile et c’est l’un des problèmes. La concurrence n’est pas mauvaise, surtout quand on voit la Mégane E-Tech avec Android Automotive, ou encore la future interface de la Volvo EX90. Mais, globalement, les constructeurs automobiles restent loin derrière, du moins, pour réellement donner de nouvelles idées à Tesla et surpasser Tesla en matière de logiciels.

C’est possible en bricolant…

Vous allez me dire, mais, pourquoi ? Tout d’abord, l’immense majorité des véhicules ne peuvent pas effectuer de mises à jour logicielles en direct (OTA) autres que le système d’infodivertissement ou les données du logiciel de navigation. Chez Tesla, les mises à jour sont courantes et apportent autant des correctifs que des optimisations, mais également de nouvelles fonctions, comme une hausse de la puissance de recharge. C’est une approche identique à celle que l’on connaît sur nos smartphones, avec des mises à jour encore plus régulières.

Ces mises à jour logicielles font par ailleurs économiser une fortune à Tesla, en lui évitant de couteux rappels physiques. Même constat pendant la crise des semi-conducteurs, Tesla a adapté son logiciel en fonction des pièces disponibles pour ne pas avoir à ralentir la production.

Cependant, contrairement à la plupart des véhicules du marché qui embarquent Android Auto ou Apple Carplay, et qui délèguent ainsi la puissance de calcul au smartphone, Tesla a décidé d’assumer son indépendance envers ces deux géants de la tech. Vous êtes donc dépendants des solutions proposées par Tesla. Si le logiciel de navigation ne vous convient pas, vous êtes obligés d’utiliser votre smartphone sur un socle. Cette approche limite également l’utilisation de services tiers, ce qui freine la concurrence dans de nombreux secteurs clés. Envie d’utiliser Chargemap sur l’infodivertissement de Tesla ? Ce n’est pas possible. Notez que les solutions de contournement existent, mais c’est loin d’être praticable.

Enfin, le système d’OTA (mises à jour directement dans la voiture) est novateur. Cependant, certains possesseurs d’une Tesla ont déjà vécu la mauvaise expérience d’une mise à jour qui rend une caméra inutilisable, ou encore qui détériore une fonction que l’on avait l’habitude d’utiliser. Mais ce n’est rien à côté du fait de ne pas pouvoir charger sa voiture électrique, ce qui est déjà arrivé. Si ce genre de souci est rare — et corrigé rapidement –, il n’en reste pas moins extrêmement dérangeant pour les propriétaires.

Si vous aimez l’Autopark

C’est un petit sujet qui fait beaucoup jaser. Le stationnement automatique (Autopark) est une option vendue dans un pack logiciel à 3 800 euros par Tesla. Ce n’est donc pas de série. Et… c’est une fonction très peu utile. Elle est peu proposée, et la voiture se gare en effet toute seule… mais après 10 manœuvres. On finit par l’aider et terminer la manœuvre, car tout le monde s’impatiente. Bref, si vous n’aimez pas vous garer, ce n’est pas Tesla qui vous apportera une solution efficace.

Les freinages fantômes

L’expérience désagréable est simple à décrire : vous êtes en train de rouler sur une autoroute à une vitesse de 130 km/h en utilisant le système Autopilot, et soudainement, la voiture freine. Il n’y a aucun moyen de prévoir cette situation, ni de savoir ce qui a causé le système à freiner. Il n’y a aucun obstacle ni aucun véhicule à proximité. C’est ce qu’on appelle le freinage fantôme.

Navigation Autopilot sur Tesla Model 3 // Source : Bob Jouy pour Frandroid

Malheureusement, cela est encore trop fréquent lors de longs trajets, au point que certains utilisateurs refusent d’utiliser l’Autopilot après avoir été effrayés par des freinages intempestifs. Cette anomalie est souvent rapportée à Tesla, qui dit travailler sur le problème depuis des années, sans qu’une amélioration significative ne soit constatée.

En tant que mesure temporaire, certains conducteurs se tiennent prêts à accélérer au cas où la voiture tenterait un freinage intempestif, mais cela ajoute de la tension lors de voyages qui devraient être décontractés. Une problématique qu’il convient de nuancer, puisque d’autres constructeurs semblent impactés par les freinages fantômes.

C’est tape-à-l’œil

Vous avez investi dans une voiture neuve une somme importante, souvent empruntée, et vous avez peur qu’on vous l’abîme ? Les voitures Tesla continuent d’attirer les regards, mais elle attire aussi les convoitises et les bêtises. Que cela soit un acte délibérément gratuit, de la part d’un anti-électrique par exemple, on peut se retrouver avec des rayures.

Mais, de plus en plus difficile de se différencier

Et pourtant, les Tesla se multiplient. Ce sont les modèles parmi les plus vendus en France et vous vous êtes certainement rendu compte que l’on en croise de plus en plus sur les routes. Ce sont désormais des voitures populaires et cela pourrait poser un problème à l’avenir si vous voulez facilement trouver votre voiture sur le parking du centre commercial. Vous pouvez toujours faire un covering et ajouter quelques accessoires…

En même temps, en 2022, la Tesla Model 3 était la 23ème voiture neuve la plus vendue en France. La Peugeot 208, la Dacia Sandero et la Renault Clio se sont vendus approximativement cinq fois plus que la berline d’Elon Musk. Il reste donc encore de la marge.

Les voitures sur le parking de la Gigafactory de Shanghai qui attendent d’être transportées dans le monde

Si l’immense majorité des acheteurs sont entièrement satisfaits de leur véhicule, certains affirment tout de même que si la concurrence lance un véhicule capable de faire de l’ombre aux modèles Tesla, alors leur réflexion serait plus profonde au moment de changer leur voiture électrique. Dans l’idée, ils ne fonceraient pas tête baissée vers Tesla, compte tenu de tous les points évoqués plus haut.

Mais, en 2023, il est difficile de recommander une autre voiture électrique qu’une Tesla, dans la gamme de prix autour des 40 000 euros. Les deux autres voitures électriques dotés d’un excellent rapport qualité / prix sont la MG4 et la Dacia Spring. Mais elles sont loin des Tesla sur de nombreux domaines.


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